Fonctionnement des Diony-Coop

La vie démocratique : Les porteurs du projet ont souhaité expérimenter une autre façon de fonctionner collectivement. Issus du milieu libertaire et associatif, ils ont proposé un fonctionnement horizontal et autogestionnaire basé sur la responsabilité individuelle de chaque membre du collectif.
Cette proposition expérimentale a été acceptée par les premiers membres de l’AMAP Court-Circuit (créée en 2010 et qui regroupe 250 familles) et elle s’est imposée naturellement lors de la création des Diony-Coop.
Une association : Dans le modèle Diony-Coop, il existe bien une association, La Dionyversité, mais celle-ci ne fonctionne pas. Elle n’est que le support juridique permettant de signer un bail, ouvrir un compte en banque, commercer avec les fournisseurs, signer un contrat d’assurances et enfin répondre aux Impôts.
Les premières décisions : Les membres de l’AMAP qui ont décidé d’ouvrir une coopérative alimentaire se sont réunis en “commissions”. Ces commissions ont posé quelques principes de fonctionnement, elles les ont communiqués à l’ensemble des membres de l’AMAP puis elles les ont mis en pratique expérimentale. Il n’y a jamais eu de décision collective puisqu’il n’y a jamais d’assemblée générale à Diony-Coop.
Les décisions expérimentales ont été modifiées à la marge par les coopérateurs en fonctions de l’expérience.
Aujourd’hui, les Diony-Coop proposent un modèle relativement stable et très dynamique.


Fonctionnement.
– Les commissions
ne sont pas pérennes à Diony-Coop. Nous pensons que les commissions sont dans les collectifs des espaces de pouvoirs qui engendrent des frustrations et des conflits. Notre fonctionnement autogestionnaire et horizontal laisse l’entière liberté de décision et d’action aux individu-e-s.
– La boutique : Tout membre de la coopérative peut prendre l’initiative d’ouvrir la boutique aux horaires indiqués. Il suffit de s’inscrire sur le tableau ou sur le site Internet. Des clés sont en libre disposition. Tout groupe de coopérateurs peut prendre l’initiative de créer un nouveau créneau d’ouverture. Si personne ne prend l’initiative d’ouvrir la boutique, elle reste fermée.
– Approvisionnement occasionnel : Tout coopérateur peut prendre la décision de créer une nouvelle filière produits. Bien entendu, cela devra se faire dans le respect des espaces disponibles dans les boutiques. Il n’y a pas de contraintes à priori quant à la nature des produits (distance, bio ou non bio, prix, qualité, vrac ou en paquets…). Ce sont les coopérateurs qui par leurs achats ou non achat jugeront de l’opportunité de maintenir ou non cette nouvelle filière. Le coopérateur prendra contact avec le trésorier pour un accord financier. Le trésorier n’ayant pas à intervenir sur le produit mais uniquement sur le montant financier à engager.
– Approvisionnements réguliers : Les approvisionnements réguliers se font toutes les trois semaines. Des coopérateurs se sont auto-désignés pour s’occuper seul ou à plusieurs d’un producteur ou d’un grossiste.Un coopérateur peut de sa propre volonté cesser son activité. Si personne ne souhaite reprendre la filière, les produits seront indisponibles jusqu’au moment où un coopérateur ou un groupe de coopérateurs reprendra la filière.
La solidarité : La solidarité s’exprime de façon individuelle dans les Diony-Coop Chaque boutique propose un espace d’entraide où les coopérateurs peuvent déposer des produits à l’attention de coopérateurs moins fortunés qui se serviront. C’est le principe du “panier suspendu”.
Finances et comptabilité : Chaque boutique est gérée financièrement par un trésorier ou une trésorière auto-désigné-e. Leurs rôles sont d’encaisser les chèques des coopérateurs, de tenir à jour un état des disponibilités financières, de donner des accords pour les achats et enfin de payer les fournisseurs.
Le financier peut à tout moment décider de cesser son activité. À charge pour un nouveau coopérateur ou groupe de coopérateurs de reprendre la fonction.
Le comptable a pour rôle de vérifier si les factures ont bien été payées. Il tient aussi l’état des comptes annuels afin de voir si les produits achetés ont bien fait l’objet d’une vente. Les produits étant revendus à leurs prix d’achats, le total des achats de l’année doit correspondre au total des ventes de l’année.
Adhésions : Il n’y a pas d’adhésion dans les Diony-Coopdans la mesure où il n’y a pas de structure organisationnelle active. Les personnes souhaitant rejoindre notre collectif s’engagent simplement à :
– participer à une réunion d’accueil et de présentation de notre collectif,
– participer en fonction de leurs moyens et disponibilités au bon fonctionnement des coopératives,
– participer à hauteur de 20€ au paiement des frais de fonctionnement : loyer, assurances, eau, électricité et autres petits frais (30€ la deuxième année),
– déposer une somme d’argent sur leur compte pour préfinancer leurs achats futurs.
Communication : Diony-Coop dispose d’un site Internet qui est tenu par un ou plusieurs coopérateurs volontaires.
Les membres du collectif disposent de deux listes Internet.
– Une liste “informations” qui est modérée et regroupe plus d’un milliers d’adresses. Cette liste ne sert qu’à communiquer des informations générales 2 ou 3 fois par mois.
– Une liste “discussions” qui n’est pas modérée et qui regroupe un peu plus de 900 adresses.
Un coopérateur auto-désigné tient à jour ces deux listes en fonction des arrivées et des demandes de désinscriptions.
Hygène et propreté : L’état de propreté des coopératives est du domaine de chacun d’entre nous.
Donner quelques heures de son temps : La participation des coopérateurs et des coopératrices au bon fonctionnement des coopératives est libre… Il n’y a pas d’obligation à ce que les portes soient ouvertes, que les produits soient commandés, réceptionnés et mis en rayons.
C’est à chacun de prendre ses responsabilités au mieux de ses intérêts et des intérêts du collectif.
Une coopérative autogérée dont les membres ne s’activent pas n’a aucune raison de perdurer.
Apporter sa compétence et son savoir-faire : Dans les Diony-Coop, les compétences peuvent librement s’exprimer dans l’intérêt du collectif.
Faire connaître et soutenir un producteur : En prenant en charge l’intégralité de la vie du produit, tout coopérateur peut lancer une filière. Il lui suffira d’en informer le collectif via la liste Internet de discussions, établir une proposition d’achat et avoir l’accord financier du trésorier.
Les espaces de discussions : Les assemblées générales sont remplacées par des discussions informelles à l’occasion des moments d’ouverture des coopératives et surtout sur la liste Internet.
Cette dernière permet à tout coopérateur-trice de lancer une initiative particulière pour le bon fonctionnement des coopératives. Les commentaires alors exprimés n’ont pas valeur d’interdiction ou d’autorisation mais d’éclairage. Ce mode de fonctionnement et de décision en offrant une plus grande liberté aux membres du collectif atténue les tensions qui naissent des désaccords.
Les engagements : La liberté de s’engager ou de ne pas s’engager, la liberté de lancer des projets, l’absence de structures conflictuelles telles que des commissions ou une assemblée générale, libère énormément de potentialités citoyennes.
Nombreux sont celles et ceux qui souhaitent s’engager dans un collectif mais à leur rythme et surtout sans perdre du temps lors de réunions sans fin et quelquefois conflictuelles. À Diony-Cooples portes sont ouvertes par celles et ceux qui veulent les ouvrir. Les achats auprès des producteurs et des grossistes sont faits par plus d’une centaine de coopératrices et coopérateurs.
Toutes les trois semaines les arrivages mobilisent une douzaine de coopératrices et coopérateurs pour la réception des marchandises le matin et une dizaine en soirée pour étiqueter et mettre en rayons.
Toutes ses activités se font sur appel à participation sans contrainte.
Chacun prenant ses responsabilités pour un bon fonctionnement du collectif.
La confiance : À Diony-Coop, la confiance et la responsabilité sont les maîtres mots.
Chacun peut ouvrir les portes puisque des clés sont en libre service dans les boutiques.
Chacun tient les comptes de ses achats et de ses dépôts financiers et les enregistre manuellement sur sa fiche individuelle de coopérateur.

Chacun est responsable.